vendredi 1 juin 2012

Top 14: Travers-Labit, une paire gagnante à Castres




Barragiste en 2010 et 2011, demi-finaliste face au Stade Toulousain samedi au Stadium: le bilan du duo d'entraîneurs formé par Laurent Travers et Laurent Labit est un quasi sans-faute pour le Castres Olympique, 10e budget du Top 14, ravi de cette régularité nouvelle.

Indissociables depuis 2004, Travers, l'ancien talonneur de Brive, vainqueur de la Coupe d'Europe en 2007, et Labit, l'ex-ouvreur et buteur de Castres lors du dernier Bouclier de Brennus en 1993, sont vus désormais comme une paire systématiquement gagnante.
"C'est un duo qui se connaît tellement qu'ils se passent la balle sans que le discours soit redondant", explique le 2e ligne Mathias Rolland qui les a suivis de Montauban, où ils avaient hissé l'équipe en Coupe d'Europe (2009), à Castres, où ils ont fait figurer à trois reprises en trois ans l'équipe dans les cinq premiers du Championnat.
"Il n'y a rien d'extraordinaire, réfute, modeste, Laurent Travers. On est tout simplement des entraîneurs".
Des entraîneurs pour qui la remise en question est le leitmotiv. Remise en question du groupe "constamment" et "notamment après les grosses victoires", selon Rolland, qui a suivi les pas de Labit à Colomiers, Montauban et Castres.
"Ce qui fait leur force c'est le renouvellement, tant au niveau du discours que du jeu", poursuit le deuxième ligne qui, comme l'ensemble de ses équipiers, disputera la première demi-finale du Top 14 de sa carrière.
"Ce sont aussi des hommes prêts à l'échange, rappelle Rolland, leur porte est toujours ouverte". "Ils considèrent de la même façon le 25e, le 26e ou le 27e joueur de l'effectif", insiste-t-il. "Même si c'est peut-être plus facile pour un joueur qui participe aux matches qu'à ceux qui sont sur le banc", s'empresse-t-il d'ajouter.

Devant un tel hommage ou devant les sollicitations dont ils font preuve -Travers a été approché pour remplacer Yannick Bru, l'entraîneur du Stade toulousain, son adversaire des demies- l'entraîneur des avants de Castres préfère une pirouette: "On n'est pas, avec Laurent, des Gérard Majax" (en référence à l'ex-prestidigitateur).
"Vous savez, il y a bien des entraîneurs qui malheureusement ne sont pas reconnus, préfère-t-il dire. Pour un ballon qui peut passer à 10 centimètres des poteaux, on dit que l'entraîneur est mauvais".
Une modestie bien loin des résultats qui ont accompagné et accompagnent encore leur parcours sportif.

En trois saisons à Montauban, Travers et Labit, réunis pour la première fois, ont réussi à faire transcender l'équipe du Tarn-et-Garonne, à peine montée en Top 14. En deux saisons, l'US Montauban a terminé aux 7e et 8e places, sans oublier une participation en Coupe d'Europe, une première pour l'US Montauban.
Leur passage à Castres, distante d'une centaine de kilomètres, s'est accompagné d'une même réussite. Voire mieux.

Barragistes en 2010 face au "voisin toulousain", les Tarnais, "peut-être satisfaits de cette qualification", selon l'ailier Marc Andreu, avaient été balayés (12-35) par les Médard, Clerc, David et consorts au Stadium. L'année suivante, ils ont été surpris (17-18) par un Montpellier sans complexe.
Forts de leur expérience, face à des adversaires qu'ils respectent et redoutent, les deux Laurent, Travers et Labit, entendent bien emmener leurs joueurs jusqu'à la finale au Stade de France.
"Castres ne l'a pas vécue depuis 11 ans (défaite 21-32 contre Toulouse, ndlr), essayons d'en profiter parce que s'il faut attendre encore 11 ans, on aura pris un sacré coup de vieux", s'amuse Travers.


Le Point

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