samedi 11 septembre 2010

Montpellier s'incruste

Tombeur de Castres à domicile (23-12), Montpellier signe un nouveau succès face à un ténor du Championnat. Le MHR s'installe un peu plus dans les six premières places.

A RETENIR


Fabien Galthié estimait avant la rencontre que «Castres était la meilleure équipe de ce début Championnat.» L'entraîneur de Montpellier avait sans doute raison. Mais c'est bien le MHR qui est venu à bout du CO sur sa pelouse d'Yves-du-Manoir. Un nouveau succès (23-12) sur une formation invitée du Top 6 l'an passé après les victoires contre le Racing-Métro, Toulouse et Perpignan. Oui, Montpellier est bien décidé à se taper l'incruste pour un accessit aux play-offs. Côté Castrais, les cannes de Marc Andreu, symbole du soucis tarnais de jouer sur les extérieurs, n'auront pas suffi.

LE TOURNANT DU MATCH : 61e
C'est désormais une certitude : cette saison, Montpellier a décidé d'imposer un gros volume de jeu à ses adversaires. Sur une inspiration géniale de Tomas, le demi de mêlée montpelliérain passe après contact et trouve François Trinh-Duc. L'ouvreur international fixe la défense castraise et transmet à Doumayrou qui file à l'essai (23-12).

LA CLE DU MATCH : LE SOUTIEN

Les Castrais n'auront pas été minimalistes. Mais chaque offensive des protégés de Laurent Labit et Laurent Travers aura accouché d'un en-avant. A contrario, le jeu en mouvement de Montpellier se rapproche de celui du Stade Toulousain à ses plus belles heures. C'est surtout le soutien au porteur qui impressionne dans les rangs du MHR. Les hommes de Fabien Galthié proposent systématiquement une solution et ont cette faculté à avancer à chaque impact.

IL A DIT...

« On a eu beaucoup de mal à débuter face à des Castrais ambitieux, a avoué le demi d'ouverture montpelliérain François Trinh-Duc au micro de Canal Plus. On les regarder, on a subi mais on a quand même réusi à garder notre projet de jeu sans s'exciter. Il est un peu tôt pour dire si on peut s'installer en haut du tableau mais c'est vrai que l'on a jamais aussi bien débuté.»

jeudi 9 septembre 2010

Trente places à prendre et une année pour convaincre



Piliers gauches

Grand chelemard et champion de France, Thomas Domingo peut préparer sa valise. Fabien Barcella, de nouveau blessé, n'aura que peu de temps pour valider un billet qui lui semble promis depuis 2009.


Talonneurs

Le Toulousain William Servat d'abord, le Parisien Dimitri Szarzewski ensuite, ont plus d'une longueur d'avance. Guilhem Guirado (5 sélections avec Lièvremont) et Benjamin Kayser (9) postulent pour la troisième place.

Piliers droits

S'il se maintient à son niveau du Grand Chelem, Nicolas Mas (qui aura 31 ans l'année prochaine) restera le premier choix. Sylvain Marconnet, Luc Ducalcon, Jean-Baptiste Poux, pour sa polyvalence, voire Clément Baïocco, s'il réussit une grande saison avec Bayonne, se disputeront la dernière place.

Deuxième ligne

Un trio se détache, composé de Lionel Nallet, Romain Millo-Chluski et Julien Pierre. Après eux, il ne restera qu'un ticket. Sera-t-il pour celui que la Nouvelle-Zélande surnomme « L'homme des cavernes », Sébastien Chabal, pour Pascal Papé ou pour un outsider ?

Troisième ligne

Il seront six dans l'avion pour Auckland. Thierry Dusautoir, Imanol Harinordoquy, Julien Bonnaire et Fulgence Ouedraogo sont au premier rang, devant Louis Picamoles et Alexandre Lapandry. Mais ces deux-là peuvent se méfier de Wenceslas Lauret ou Julien Puricelli.

Demis de mêlée

Ne parlons pas de Morgan Parra, désormais seul et unique demi de mêlée des Bleus. Après lui, la valeur sûre Dimitri Yachvili, les revenants Julien Dupuy et Sébastien Tillous-Borde, comme le polyvalent Frédéric Michalak, qui reprend dans un mois, ont une saison pour se montrer.

Demis d'ouverture

Titulaire depuis dix matches, François Trinh-Duc tient le poste. Damien Traille, s'il se remet vite de sa blessure et s'impose en 10 avec Biarritz, a toutes les chances d'être du voyage. À moins que Benjamin Boyet ou Jonathan Wisniewski ne rentrent dans le jeu.

Centres

Maxime Mermoz et Yannick Jauzion sont les options prioritaires en premier centre. Mathieu Bastareaud, David Marty, Yann David et Florian Fritz sont les principaux candidats au poste de deuxième centre.


Ailiers et arrières





Cinq places maximum, et l'embarras du choix : Vincent Clerc, Julien Malzieu et Marc Andreu sont de purs ailiers ; Aurélien Rougerie peut être ailier ou centre ; Clément Poitrenaud est l'arrière du dernier Grand Chelem ; Benjamin Fall, Maxime Médard, Alexis Palisson et Cédric Heymans sont polyvalents

Castres en quête de maîtrise

Après son succès face au Racing-Metro dimanche, Castres fait partie du peloton de tête du Top 14. Pour autant, les Tarnais peinent à se montrer convaincants dans le jeu et doivent gommer certaines erreurs pour monter en puissance dans les prochaines semaines. Et dès samedi (14h30) à Montpellier.


Barragiste l’an passé, le CO est incontestablement un sérieux candidat aux phases finales cette saison. Parce que les tarnais ont gardé la quasi-totalité de leur effectif à l’entame de ce nouvel exercice et se sont même renforcés avec les arrivées de Baï ou Kayser. Parce qu’il jouit aujourd’hui d’une plus grande expérience commune. Et parce que, comme l’appétit, l’ambition vient en mangeant. L’objectif est donc de franchir un cap (pour ne pas dire pas un barrage !). En ce sens, les quatorze points récoltés sur les cinq premières journées et la 4e place au classement sont à la hauteur de la dimension que veut prendre le club. Et sur le plan du jeu ? "On fait beaucoup trop de fautes de main, beaucoup trop de mauvais choix", répond l’entraîneur des arrières Laurent Labit.




En effet, les Castrais ont encore du mal à mettre de la continuité dans leurs actions, à faire preuve de consistance durant tout un match. "On connaît des passages à vide pendant la rencontre, confirme Laurent Labit. Ceci s’explique par une sorte de décompression. Il faut pallier ces absences, davantage maîtriser et diriger le jeu". Et pourtant, les Tarnais parviennent à s’en sortir, notamment grâce à la botte de Romain Teulet (87,5% de réussite depuis le début de saison) et à quelques coups de génie de Seremaia Baï. Dimanche, face au Racing-Metro (victoire 31-25), c’est après un de ses coups de pied parfaitement dosés que le CO a inscrit son unique essai. Comme face à Bayonne une semaine auparavant…



"Maintenant, il faut grandir"



Alors les joueurs castrais peuvent se féliciter de leurs bons résultats malgré des prestations pas toujours convaincantes. "Il faut regarder les bons côtés, note Yannick Caballero. Quand on est en difficulté, on sait se remobiliser. Le problème, c’est qu’on dirait qu’on attend parfois d’être au pied du mur pour avoir une réaction, pour se révolter." Avant d’ajouter : "Mais contre le Racing, on a mis plus d’intensité qu’à Paris (défaite 34-40, ndlr)". Car sur la pelouse du Stade français, les Tarnais avaient réalisé un début de match catastrophique (ils étaient menés 14-37 à la 40e, ndlr) avant de revenir au score. "Là, notre but était de réaliser une grosse entame et on l’a fait, indiquait Marc Andreu dimanche soir. Après, on aurait préféré tenir ce rythme mais dans l’ensemble, nous avons accompli notre tâche en conservant notre avance et se montrant solides en conquête."



Castres doit-il donc se réjouir de sa réussite alors que tout est encore loin d’être parfait ? "Nous avons encore des réglages à effectuer mais l’essentiel est que nous avons envie d’aller de l’avant, tente de répondre Marc Andreu. Cela peut en partie expliquer nos maladresses. Maintenant, on va essayer de gommer nos fautes de main". "Nous avons des bases de travail avec une conquête efficace, renchérit Yannick Caballero. On doit progresser sur des moments-clé de la rencontre et ne pas s’affoler. Maintenant, il faut grandir". Et la conclusion idéale revient à Laurent Labit : "Dans l’esprit et l’investissement, c’est mieux que lors de nos dernières sorties. Mais si on connaît de nouvelles déconcentrations à Montpellier, connaissant la dynamique actuelle de cette équipe, on peut prendre cher…" Au moins, ses joueurs sont prévenus. A voir samedi si la leçon a été retenue !


Rugbyrama - Jérémy FADAT

mercredi 8 septembre 2010

Montpellier / Castres


le samedi 11/09/2010 à 14:30 Montpellier reçoit le Castres Olympique au Stade Yves du Manoir

Les arbitres
Terrain : Mathieu Raynal
Touches : Laurent Cardona, Jean-François Lavocat
4e et 5e arbitre : Alexandre Vallon, Nicolas Mestre
Délégués : Jean-Claude Legendre, Patrick Thomas
Arbitre vidéo : Daniel Gillet

lundi 6 septembre 2010

Marc

4 points c'est bon à prendre



Avant de sortir dans la chaleur étouffante des couloirs conduisant aux vestiaires castrais, joueurs et entraîneurs ont éprouvé le besoin de souffler. Logique, la partie avait été particulièrement éprouvante. Premier sorti Marc Andreu, qui donnait le ton : « Il y a eu bon nombre de fautes de mains consécutivement à la chaleur qui rendait le ballon glissant. Mais dans l'ensemble, je crois qu'on a fait ce que les coachs avaient demandé, à savoir conserver le ballon, être solides en conquête. Les avants ont fait une grosse partie. Pour nous, derrière on a eu moins de ballons, mais bon le principal a été fait, on a gagné le match. Quand on a pris l'essai, on s'est peut-être posés aussitôt quelques questions, mais pas longtemps. Après, on s'est remis dans le match. On encaisse un drop casquette que seul Hernandez peut passer. Mais on a pris 4 points, c'est le principal ». Pour Laurent Travers, même style d'analyse à chaud : « Ce que je retiendrai d'abord, c'est la victoire. Il faut arrêter de demander encore plus, nous aussi on voudrait, comme tout le monde, mais il faut rester réaliste. Au niveau des ambitions, que ce soit budgétaire ou sportive, le CO n'affiche pas des ambitions élevées. Je pense qu'il ne faut pas s'enflammer. Ne disons pas que le CO doit jouer le titre. On se contentera de ces 4 points, le Racing va chercher un point mais sur l'ensemble du match, il le mérite ». Sur l'arbitrage qui a parfois fait gronder les tribunes, le coach castrais coupe court aux commentaires : « C'est un domaine qui nous concerne, on doit travailler entre joueurs entraîneurs et arbitres ».




dimanche 5 septembre 2010

Réaction d'apres match de Marc

 «Il y a eu beaucoup de fautes de mains dans ce match à cause de la chaleur, ça a donné une partie un peu hachée mais quand même, nous avions bien respecté ce que nous avaient dit les coaches. Les gros ont fait le boulot et nous ont rendu la vie plus facile derrière.»

Castres fait plier le Racing

JEU ET JOUEURS


Le jeu

Les Castrais avaient clairement ciblé ce match à domicile en faisant tourner leur effectif, mercredi, face au Stade Français (40-34). Pari gagnant pour les deux Laurent (Travers et Labit). Bonus défensif à Charléty, victoire aujourd'hui : après une défaite inaugurale à La Rochelle, le CO est désormais bien entré dans ce Top 14 version 2010-2011. Grâce à ses valeurs. Combat, agressivité, conquête, défense et réalisme de Teulet : la recette de la saison dernière fonctionne toujours pour les partenaires d'Alexandre Albouy. Il faudra néanmoins gommer ces périodes de relâchement, comme ce fût le cas il y a quatre jours en première période, et ce dimanche en fin de match. Des temps faibles qui auraient pu coûter cher.

Le Racing, lui aussi, affiche un bilan intéressant après ce marathon de trois matchs en dix jours. Deux victoires et un bonus défensif face à trois formations du haut de tableau : voilà de quoi voir venir. Surtout quand on sait que les Racingmen ont disputé quatre de leurs cinq premières rencontres à l'extérieur. Face aux Castrais, le sixième du dernier championnat aurait même pu espérer mieux, sans de gros problèmes en touche qui ont entraîné de nombreux ballons perdus. Dans ce secteur, les absences de Nallet et Chabal ont beaucoup pesé. La bonne nouvelle, c'est le retour en grande forme de Juan Martin Hernandez (voir ci-dessous), qui devrait pouvoir apporter un plus dans le jeu offensif de sa formation.

Les Castrais

La rentrée de nombreux joueurs a fait du bien au CO. Le pack a, comme à son habitude, abattu un gros travail. Avec notamment une troisième-ligne CABALLERO-MASOE-DIARRA toujours au four et au moulin du combat. En mêlée fermée, Luc DUCALCON (malgré quelques fautes au sol) et Mathieu BONELLO ont aussi sorti leur match et ont posé beaucoup de problèmes à leurs adversaires. Derrière, Yoann AUDRIN et Marc ANDREU n'ont pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent. Seramaia BAÏ a su négocier l'un des rares mis à sa disposition pour inscrire le seul essai de sa formation. Romain TEULET, fidèle à sa réputation, a été décisif dans les coups de pied. « Monsieur 2000 points » a signé un 9/9. De près, de loin, de face, de près : l'arrière de poche du Castres Olympique fait toujours mouche…



Les Racingmen

Dans un effectif francilien fortement remanié, la première titularisation de Juan Martin HERNANDEZ sous ses nouvelles couleurs faisait figure d'évènement. Et l'Argentin n'a pas manqué son match. Dans le jeu au pied de déplacement, dans les tirs au but (7/8), « El Mago » a montré qu'il retrouvait ses sensations après son opération du dos. Après une bonne entame, Benjamin FALL a dû sortir sur blessure. Sa présence sous les chandelles et ses appuis de feu ont fait du bien à son équipe pendant 36 minutes. Pour le reste, la tournure du match n'a pas permis à BERGAMASCO, SAUBADE ou MASI de se distinguer offensivement. Devant, Pierre Berbizier et Simon Mannix avaient aussi décidé de faire tourner. Si ORLANDI a eu quelques difficultés en mêlée fermée face à son vis-à-vis, GHEZAL et DELLAPE ont répondu présents face aux rugueux castrais. Mais ARGANESE a eu quelques difficultés à trouver ses partenaires sur les touches, avec beaucoup de ballons perdus dans ce secteur. Trop pour pouvoir espérer ramener les quatre points la victoire.

Sous la botte de « Robocop » (rmc)

Le Racing-Metro 92 s’est incliné ce dimanche sur la pelouse de Castres (31-25), vaincu par le pied magique du « serial buteur » castrais Romain Teulet, auteur d’un impressionnant sans-faute.

Trois semaines après son coup d’envoi, le Top 14 affiche déjà cinq journées au compteur. Un rythme effréné difficile à suivre pour les organismes, comme en témoignait Lionel Nallet au soir de la victoire du Racing face à Clermont (28-17) mercredi dernier : « En deuxième mi-temps, je dormais de temps en temps dans un coin. En fin de match c’était terrible… » Laissé au repos par Pierre Berbizier en compagnie de Sébastien Chabal et Jonathan Wizniewski, le capitaine francilien aura assisté en spectateur au récital d’un Romain Teulet insolent de réussite aux tirs.


Auteur d’un 9 sur 9, l’arrière de poche (1,63m) porte donc à 2044 son nombre de points inscrits sous le maillot du CO. Une performance peu goûtée par l’entraîneur des Racingmen Pierre Berbizier : « On a donné trop de points. On a rendu des ballons trop facilement pour espérer gagner ce match, surtout devant une bonne équipe de Castres. C’est dommage car il y avait des intentions. On a prouvé qu’on pouvait mettre en danger cette équipe. »

Hernandez : « Le Top 14 m’a manqué »

Titularisé pour la première fois de la saison, Juan Martin Hernandez n’a pas failli à sa réputation de magicien de l’ovalie. Incisif balle en balle en main, l’Argentin placé à l’ouverture a inscrit le drop du bonus défensif sur le buzzer (80e). Un geste dont lui seul a le secret, de l’aveu même de l’ailier castrais Marc Andreu : « Ce drop ‘casquette’ ne pouvait être tapé que par Hernandez… » Partagé entre sa joie de retrouver le championnat (« Le Top 14 m’a manqué ») et la défaite, Hernandez a rassuré le staff du Racing sur sa forme physique. « Je retiendrai sa capacité à jouer un match en entier, et celle d’animer notre jeu », a ainsi expliqué Pierre Berbizier au coup de sifflet final.

Castres et le Racing-Métro 92 inversent provisoirement les positions qu’ils occupaient avant le match au classement (4e et 7e). Après quatre déplacements en cinq journées, le Racing s’apprête à recevoir lors des trois prochains matchs de Top 14. Lionel Nallet appréciera, mais n’a sans doute pas fini de gloser sur les bizarreries du calendrier…