vendredi 1 juin 2012

Castres Olympique. Swiadek : "Une occasion en or"

Rugby. Demi-finale du Top 14. Castres-Toulouse samedi à 20h45 au Stadium de Toulouse.
Ancien champion de France en 1993, ancien manager de 2006 à 2008 et président du Castres olympique de 2008 à 2010, Jean-Philippe Swiadek croit aux chances du club.
Invité par Pierre-Yves Revol, le président de la Ligue nationale de rugby, Jean-Philippe Swiadek sera au Stadium samedi pour soutenir le CO. Cela sera le premier match de la saison qu'il vivra en tribune. Car depuis qu'il a quitté la présidence du club fin 2010, l'ancien 3e ligne champion de France en 1993, pris par ses obligations professionnelles au sein des Laboratoires Pierre-Fabre et sa vie de famille, suit à distance le parcours des Castrais. Mais il a toujours le cœur en bleu et blanc.




Comment avez-vous vécu la saison du CO ?


De loin. Mais ce que j'en ai perçu, c'est qu'elle a été « bizarre ». Il y a eu un démarrage avec des bons résultats mais certains matchs ont été gagnés sur le fil. Je pense qu'il y avait beaucoup de pression sur le CO qui s'était fixé une obligation de résultats durant l'absence des internationaux de nombreuses équipes pendant la coupe du Monde. Après, le doute s'est installé dans l'équipe sur sa capacité à performer et à relever un nouveau défi lors de ce « second » championnat face à des équipes au complet, structurées et/ou sous pression. Ce qui a provoqué des résultats irréguliers sans oublier l'accumulation de blessures. Puis il y a eu des matchs références face à des grosses cylindrées comme Toulouse et Clermont. À ce moment-là, un groupe de titulaires a commencé à se dégager avec la qualification pour les phases finales en ligne de mire dans la tête des joueurs et des entraîneurs.




Le CO a quand même réussi à se qualifier pour la 3e fois de suite en phases finales et à
enfin accéder à la demi-finale ?


Je n'ai pas toujours été d'accord avec les entraîneurs. On a eu des tensions et c'est normal. Mais au bout du compte, ils ont eu raison de persévérer dans leur manière de faire, dans leurs choix, dans leur stratégie et leur discours. La vérité c'est le résultat et la durée. Et ils ont réuni les deux critères. L'effectif est homogène, le recrutement est bon ainsi que la conduite du groupe.




Martial en équipe de France, Lacrampe qui explose… Cela doit vous faire plaisir alors que vous les aviez repérés sous votre présidence ?


Avec le départ de Masoe, c'est une page qui va se tourner un peu au CO. Mais il y a une jeune génération qui émerge pour consolider le groupe. Et si on a recruté Martial, c'est que l'on pensait qu'il avait des qualités à exploiter. Sa polyvalence peut être également très utile pour le club. Je pense que Martial sera le futur grand arrière du CO. Même chose pour le jeune Lacrampe qui lui peut être aussi un prétendant à moyen terme à l'équipe de France. Et on pourrait en citer d'autres comme Andreu ou Ducalcon. Mais pour tous ces joueurs, leur réussite, c'est à eux qu'ils la doivent. Ils ont su saisir des opportunités pour prendre des places de titulaires alors qu'ils jouaient peu dans leur ancien club ou qu'ils arrivaient de Pro D2. Le club doit être là pour les faire se révéler. Et ces exemples sont intéressants pour le CO qui avec ses moyens ne peut pas faire venir 15 internationaux. Sa mission est donc d'aller chercher des joueurs pour qu'ils se bonifient grâce au club et aux entraîneurs.




Que diriez-vous aux joueurs si vous étiez encore président ?


Qu'ils ont une occasion en or d'aller au Stade de France. Qu'ils n'auront pas 50 occasions de disputer un titre de champion de France. Et que c'est une opportunité de vivre quelque chose d'extraordinaire. Jouer une demi-finale face à Toulouse c'est fabuleux. Mais aller en finale, c'est inoubliable. Surtout pour un club comme Castres qui n'y va pas tous les ans. C'est également l'occasion d'une grande communion avec les supporters…




Comment voyez-vous ce match samedi ?


Castres doit rester dans son registre. Bien organisé, fort en conquête et ne pas prendre de risques inconsidérés. L'équipe est hermétique et homogène sans trop de failles. Mais la clé sera dans la maîtrise du ballon et l'engagement que chacun des joueurs mettra sur son vis-à-vis. Le rugby est un sport de combat avant tout. Raoul Barrière disait lorsqu'il m'entraînait : « ton match, tu le fais d'abord contre ton vis-à-vis… si tu es supérieur à lui pendant 80 minutes et que l'ensemble de tes coéquipiers fait la même chose, et bien le match sera plié ! ». Dans un match comme celui-là, il faut mettre une agressivité et une détermination au-delà de ce qu'on a l'habitude de faire.




La Depeche

Aucun commentaire: