vendredi 19 novembre 2010

«Beaucoup à perdre»

Alors que la France affronte les Pumas samedi, Marc Lièvremont a avoué que l'Argentine était l'adversaire parfait pour faire déjouer les Bleus. Pour le sélectionneur, les Bleus ont «beaucoup à perdre.»

Marc Lièvremont, quels enseignements tirez-vous aujourd'hui de la lourde défaite (41-13) concédée par le XV de France face à l'Argentine en juin dernier ?


On avait été inexistant sur plusieurs paramètres. Un, le combat et ensuite la lucidité au niveau de la discipline. On a aussi été catastrophique en défense. Ça fait beaucoup. C'est difficile d'exister.

Cette semaine a-t-elle été un peu spéciale ?


La semaine dernière était déjà très importante pour se remobiliser après cinq mois de coupure et une mauvaise tournée. J'avais senti énormément de concentration et d'application. C'est un surcroît de pression, certainement dû à l'attente du public. Il y a aussi une pression supplémentaire liée aux questions des médias sur les nombreuses déconvenues face aux Argentins. Mais j'étais content de la première semaine et celle-ci est dans la continuité.

Est-ce compliqué, dans la stratégie, de préparer ce genre de match face aux Pumas ?

Le jeu argentin n'est pas aussi lisible, éclairé ou en place que les autres nations et notamment les Britanniques. En tout cas, celui-là, on l'a préparé sérieusement, en terme de concentration et d'implication des joueurs.

Avez-vous une crainte particulière ?


Une de mes craintes sur le match de demain serait d'être trop indiscipliné, comme face aux Fidji, alors que l'on n'était pas réellement en danger. Ensuite, si on veut prétendre donner du volume à notre rugby, il faut éviter de consommer six ou sept joueurs dans les rucks comme on le voit souvent dans notre championnat. On pourrait y laisser des options de jeu. Mais sur certains entraînements de la semaine que l'on filme, il y a encore cette tendance là. Je ne suis pas sûr que ce serait la bonne résolution d'être restrictif dans le jeu pour s'imposer 12-10. En terme d'enseignements et d'objectifs parallèles, j'attends plus de ce match.



«Ils savent appuyer là où ça fait mal»


Comment expliquer ces défaites répétées face à ces Argentins ?

C'est l'adversaire parfait pour nous faire déjouer. Ils nous connaissent bien. Ils savent appuyer là où ça fait mal. Ils sont capables de nous contrer sur les fondamentaux de ce jeu. Ils sont patients, disciplinés et profitent du moindre relâchement de leurs adversaires pour l'exploiter par des contre-attaque avec des joueurs de talent. Même si on s'attend à un match difficile à appréhender, c'est un match sur lequel on a beaucoup à perdre.»



Recueillis par Vincent PERE-LAHAILLE, à Montpellier
 L'équipe



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