vendredi 26 août 2011

Labit : «Le CO doit assumer son statut»

                                      Laurent Labit veut que ses joueurs assument leur statut de favori aux phases finales./Photo DDM J. A.

Le discours est clair. Le Castres olympique ne veut plus se cacher derrière son petit doigt et affiche aujourd'hui ses ambitions. Fini le temps du « petit club » éternel outsider. Cette saison, les entraîneurs n'hésitent pas à affirmer que le CO fait partie des postulants aux phases finales. Le traumatisme de la défaite en barrage à Pierre-Antoine face à Montpellier est passé par là. Laurent Labit veut que ses joueurs assument leur statut pour ne plus perdre leurs moyens le jour J. Le coach des arrières du CO nous explique ce changement de ton alors que son équipe débute le Top 14 ce soir à 20h à Perpignan.


Comment sentez-vous votre groupe au moment de cette reprise du championnat ?

Physiquement, ils ne sont pas trop mal. Ils ont bien travaillé avec les préparateurs physiques. On ne devrait pas avoir de problème à ce niveau. Rugbystiquement, les entraînements et les matchs amicaux ont été plutôt intéressants et encourageants. Ce que l'on est déjà capable de faire est satisfaisant. Je trouve même que l'on est un peu en avance par rapport à la saison dernière à la même époque.


Et au niveau de l'état d'esprit ? L'échec en quart de finale est-il digéré ?

Il tarde aux joueurs de rattaquer. Justement parce qu'ils sont restés sur un échec et qu'ils veulent remettre les pendules à l'heure. Même si forcément il y a un peu de crainte avant un match de championnat à l'extérieur et face à Perpignan.


On sent une équipe plus mature moins complexée…

Les joueurs ont pris conscience que le CO fait partie des meilleures équipes de ce Top 14, de celles qui peuvent se qualifier pour les phases finales. On a un statut à assumer. C'est la 3e saison que l'on attaque avec la même grosse ossature de joueurs. La première c'était celle de la découverte et on a fait une bonne saison (5e du Top 14, NDLR), la deuxième c'était celle de la confirmation (3e du Top 14, NDLR). Pour cette 3e, ce n'est plus l'heure de la confirmation. On ne va pas confirmer toutes les saisons. On a joué deux quarts de finale successifs, on s'est qualifié deux fois de suite pour la coupe d'Europe : on fait partie des prétendants. On doit dépasser le stade de vouloir prouver ou montrer. On doit être persuadé de nos forces, avoir des certitudes sur notre niveau et être capable de se préparer pour le jour J. Quand on cible des matchs on ne doit pas simplement les gagner mais aussi les maîtriser.


À la vue des trois matchs amicaux victorieux avec 17 essais inscrits, on a le sentiment que vous avez fait évoluer le jeu castrais vers davantage de mouvement ?

On sait que l'on peut s'appuyer sur nos avants avec le paquet que l'on a. Mais on a fait le constat que parfois on insistait trop sur ce secteur de jeu et que l'on n'utilisait pas toutes les possibilités. Quand on était contré dans ce domaine, on continuait quand même et on se faisait piéger. On a donc voulu donner plus de mouvement et d'ampleur à notre jeu. Et les matchs amicaux nous ont confortés là-dessus. Les joueurs se sont rendu compte que c'était plus intéressant et plus efficace. Et on a les joueurs capables de se déplacer et de mettre de la vitesse.


Vous êtes donc satisfait de votre recrutement ?

Oui d'autant que l'on n'a pas pu vraiment voir le potentiel de joueurs encore blessés, comme Lamerat ou Lacrampe ou encore Max Evans qui est avec l'Écosse pour la coupe du Monde. Je suis donc satisfait de voir que sans nos trois blessés et nos quatre internationaux (Ducalcon, Baï, Tekori, Evans, NDLR), qui nous apporteront forcément un plus en revenant, les joueurs disponibles sont vite rentrés dans le collectif. Sans parler du retour de prêt de jeunes joueurs formés ici comme Rallier de Colomiers et Bonnefond d'Oyonnax qui ont eux aussi changé de statut, qui sont maintenant des joueurs pros, qui peuvent postuler comme titulaires.


Justement, il y a de nombreux jeunes espoirs qui sont intégrés au groupe en ce moment…

On mise sur l'avenir. On sait que l'on n'a pas le budget du Métro Racing ou d'autres. On doit donc être capable de former des jeunes qui doivent d'abord devenir des leaders de l'équipe espoirs. Et s'ils continuent comme ça, ils pourront postuler en équipe pro. Quand on sélectionne un joueur on ne regarde pas s'il a 19 ans ou 32 ans.


C'est avec un discours volontairement ambitieux que le CO lance sa saison ce soir à Perpignan. Le club sud-tarnais ne veut plus avancer masquer. Histoire que les joueurs prennent leurs responsabilités...


La Depeche

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