lundi 29 novembre 2010

Un champ de ruines

Le defriefing du staff du XV de France a accouché d'un constat inquiétant. Les Bleus sont à l'heure actuelle sans réponses pour lutter face aux nations du Sud. Les lacunes des tricolores sont toujours les mêmes.


LIEVREMONT : «TOUJOURS LES MEMES LACUNES»


«On a affiché quelques carences qui ne sont pas nouvelles dans notre jeu, reconnaît Marc Lièvremont. Il y a beaucoup trop d'approximations dans le jeu après contact, dans le jeu de passe et dans notre replacement offensif et défensif. Dès l'entame du match, on a refusé de jouer en rendant le ballon au pied. Mais on a du mal à s'expliquer comment, dès le moment où les Australiens prennent le score, on a pu sombrer. Notre conquête s'est liquéfiée. Notre défense aussi par des approximations. Les joueurs ont essayé de jouer. Mais toujours avec autant de lacunes. Et les Australiens nous ont puni au-delà de l'imaginable. Il faut aller vers ce rugby là sans penser que l'on peut aller vers ce rugby total tel que l'ont joué les Australiens. On peut penser que le rugby de l'hémisphère Nord est la deuxième division du rugby mondial.»


N'TAMACK : «NOTRE RESPONSABILITE EST TOTALE»

«Que l'on soit dans les tribunes ou sur le terrain, c'est difficile de trouver des explications pour rivaliser pendant 80 minutes face à ces équipes là, constate Emile N'Tamack. Notre part de responsabilité est totale. Moi le premier, je me sens concerné. C'est difficile. Les mecs sont accablés. Ils sont dépassés. Ils te regardent pour voir comment rattraper le retard. Et toi, tu n'en sais rien. Pour nous, la plus grande difficulté, au-delà de trouver des solutions, c'est de sensibiliser des joueurs à un style de jeu sur lequel ils ne sont pas préparés. Ça fait mal au coeur.» «On assume, coupe Lièvremont. Il est hors de question de taper sur les joueurs. On discute, on essai d'évoluer. A mon sens, on a un staff compétent. Je n'ai pas le sentiment qu'on travaille mal, qu'on est à côté de la plaque. La remise en question est permanente.»


RETIERE : «UN MAL PROFOND»

«On est dans le scénario qu'ont connu les - de 20 ans ces dernières années, regrette Didier Retière. Toutes les dernières confrontations contre les nations du Sud ont donné le même type de résultats. Avec les mêmes carences sur la capacité à déplacer le jeu. Ça montre que le mal est profond. On a un problème avec nos jeunes qui ne jouent pas au niveau de compétition qui leur permet d'être performant au niveau international. On sent bien que la marge de progression est toujours très, très faible. Nos joueurs sont joueurs de clubs. Ils sont dans deux rugby complètement différents. Culturellement, on n'est pas en avance. On paye tout cash. Le système ne change pas.» Marc Lièvremont, lui, va même plus loin : «la Fédération n'a pas les moyens d'être offensive».


Vincent PERE-LAHAILLE
EQ

Aucun commentaire: