vendredi 25 mai 2012

Remake presque parfait

Un an après son épopée jusqu'en finale, Montpellier retrouve Castres vendredi en barrages du Top 14. Revenus de si loin pour accrocher ces phases finales, les vice-champions de France craignent de manquer de cette fraîcheur qui leur avait permis de surprendre les Castrais. Un adversaire qui, persuadé d'avoir depuis franchi un cap, n'a pas hésité à délocaliser ces retrouvailles à Toulouse.

Un remake presque parfait. Les deux mêmes protagonistes, mais un décor différent pour ce barrage qui, un an après, marque les retrouvailles de Castres et de Montpellier. Non pas à Pierre-Antoine, théâtre de la défaite sur le fil (17-18) des Tarnais devant leur public face à une jeunesse montpelliéraine alors en route pour la finale du Stade de France. Mais à Ernest-Wallon, l'antre du Stade Toulousain, à quelques hectomètres d'un Stadium promis une semaine plus tard au dernier carré de ce Top 14. Un choix qui a de quoi surprendre, jusque dans les rangs des supporters tarnais, mais que le Castres Olympique entend assumer vendredi face à son bourreau de la saison passée (voir par ailleurs).

Une affiche identique, mais les deux adversaires, qui l'affirment haut et fort, abordent ce nouveau barrage dans des dispositions totalement différentes. Castres et Montpellier ont néanmoins su confirmer et se hisser de nouveau dans le Top 6 de ce championnat, synonyme de nouvelle qualification pour la H Cup et de points d'ancrage plus solides encore dans le peloton de tête de l'élite. "Sincèrement, ça nous fait plaisir de les retrouver, de voir qu'eux aussi ont su confirmer leur très belle saison passée", avance dans un entretien accordé au site rugbynews.fr Laurent Labit, l'entraîneur des avants castrais qui, comme pour mieux se démarquer de l'affiche plus bling-bling du second barrage entre Toulon et le Racing, n'hésite pas à ajouter au sujet de son contradicteur montpelliérain: "On aime bien cette équipe parce qu'on trouve qu'elle joue bien et qu'elle est composée de joueurs et d'entraîneurs qui, rugbystiquement et humainement, sont emprunts justement de ces valeurs". Celles dont Castres et ses entraîneurs aiment à se prévaloir, n'en déplaise à Mourad Boudjellal.

Galthié: "L'an dernier, ce n'était pas un accident"

Un an plus tard, leurs parcours respectifs n'ont, à en croire Montpelliérain et Castrais, pas grand-chose à voir avec leurs précédents exercices. A commencer par ces vice-champions de France qui, déjà privés de l'effet de surprise, ont subi de plein fouet les effets de la Coupe du monde et de l'absence de leurs internationaux. Relégué à la douzième place au soir de la neuvième journée, le MHR, fort du retour de ses internationaux et de l'apport de ses recrues (Privat, Creevy, Martin, Amorosino, Audrin), a dû engranger 53 points depuis pour raccrocher avec aplomb le bon wagon des qualifiés (sur 70 possibles). Seuls Toulouse (55 pts) a fait mieux sur la même période ! "On a un vécu, on a confirmé cette saison que l'an dernier, ce n'était pas un accident, appréciait cette semaine du bout des lèvres Fabien Galthié, avant d'ajouter sur le ton de l'avertissement: On a des arguments, mais qu'il faut traiter au passé. Il va falloir mettre au présent les arguments qui nous permettraient de gagner". Et Montpellier, qui avant de conclure son parcours en saison régulière sur une belle résistance à Toulouse (20-13), était rentré bredouille de ses déplacements à Clermont, Castres et Toulon, de craindre le contrecoup de sa folle remontée. Ses deux demis de mêlée, Julien Tomas et Benoît Paillaugue, n'ont pas tenu jusque-là et c'est le jeune international des -20 ans, Eric Escande, qui à 19 ans, aura la course charge de conduire le pack héraultais.

A Castres, quasi au complet pour l'occasion, voilà maintenant trois saisons que l'on confirme. Un cycle arrivé à maturité, selon Labit: "En tant qu'entraîneur, pour tirer le meilleur de son équipe, il faut au moins trois ans". Le CO, après deux échecs en barrage, toucherait enfin au but. Sa saison, linéaire, parle pour Chris Masoe et ses coéquipiers placés durant vingt-cinq journées dans le cercle des qualifiables. "Rugbystiquement, on a beaucoup progressé. On a dans notre jeu une palette intéressante, avec des joueurs capables de marquer des essais sur les extérieurs, se félicite encore Labit, cité par ladepeche.fr, en référence notamment à un Romain Martial, pendant de Marc Andreu et révélation de la saison castraise avec dix essais inscrits, au même titre que les deux autres nouveaux visages des lignes arrières, l'ouvreur Pierre Bernard et le demi de mêlée Thierry Lacrampe. On n'a rien à envier aux autres équipes. Et ce n'était peut-être pas le cas lors des deux saisons précédentes. Comme entraîneurs, on sent qu'on a davantage de possibilités, davantage de choix à faire". Une variété de solutions qui doivent permettre de soulager l'indispensable Romain Teulet, héros malheureux il y a un an.

Une variété nouvelle, que Montpellier a pu éprouver cette saison à travers deux revers à Pierre-Antoine comme à Yves-du-Manoir (21-16, 27-18), et que Galthié reconnaît volontiers: "Castres possède une très bonne mêlée, visiblement la meilleure touche, le meilleur contre en touche, décrit-il. C'est l'équipe qui avance le plus sur les mauls, qui met le plus souvent l'adversaire à la faute et possède le meilleur buteur. Derrière, elle est complète, harmonieuse. Elle est constante, sûre de ses forces, bien en place et dégage une maturité autour de joueurs comme Masoe". Un capitaine auquel le Castres Olympique rêve d'offrir une trajectoire à la Gary Whetton, sacré Champion de France en 1993 avant de quitter le club.


Sports.fr

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