vendredi 25 mai 2012

Castres-Montpellier, l'année d'après

Comme l'an dernier, Castres reçoit Montpellier en barrages ce vendredi à 21h, au stade Ernest Wallon de Toulouse plus spacieux que son antre. Battus lors des deux dernières saisons à ce stade de la compétition, les Tarnais gardent en mémoire la défaite cruelle concédée l'an dernier face à ces mêmes héraultais (17-18) sur leur pelouse de Pierre Antoine. Pour les hommes de Fabien Galthié, refaire le coup de l'an dernier s'annonce compliqué. 


A Castres, on cherche à conjurer le sort. Exit le stade Pierre Antoine, les joueurs de Laurent Labit accueilleront Montpellier au stade Ernest Wallon, hôte habituel du Stade Toulousain. Même l'entraîneur tarnais adopte la méthode Coué. "La défaite de l'an dernier est derrière nous et bien bouclée". Le CO ne veut plus regarder en arrière et compte désormais prendre son destin en main. Retenir ce qui n'a pas été face à Toulouse en 2010 (35-12) et Montpellier en 2011 à ce stade de la compétition sans se faire une montagne de ce barrage. "La pression ne nous dévore pas, c’est peut-être ce qui a changé. Tout le monde travaille sereinement" affirme le troisième ligne Ibrahim Diarra.


"Marre de perdre en quarts de finale"


Selon Labit, l'état d'esprit du groupe a changé. "Cette année, ils ne se contentent pas d'y participer; ils veulent gagner en phase finale". L'ailier Marc Andreu, qui désire retrouver la sélection nationale confirme. "Y'en a marre de perdre en quarts de finale!". Avec un effectif au complet à l'exception des blessés de longue date que sont Mach, Murray, Talès et Lamerat, les quatrièmes de la phase régulière abordent ce match de la meilleure des manières.
De nombreux cadres pensionnaires de l'infirmerie durant la saison sont revenus en forme à l'aube des phases finales, à l'image d'Andreu, des deuxièmes lignes Joe Tekori et Matthias Rolland ou du centre écossais Max Evans. L'équipe des Midi-Pyrénées compte également sur la fougue de sa jeunesse pour amener un peu d'inconscience dans un contexte chargé d'histoire. Avec une charnière qui vient de dépasser la vingtaine, occupée par Thierry Lacrampe, 22 ans et Pierre Bernard, 21 ans, ou l'ailier Romain Martial en pleine explosion depuis six mois (10 essais en 14 titularisations), les Tarnais n'en manqueront pas. Néanmoins, si le match se crispe, ces jeunes auront-ils les épaules pour supporter la pression?

L'importance des buteurs


L'année dernière, Romain Teulet, pourtant expérimenté y avait cédé, manquant la pénalité de la gagne à quelques minutes du terme de la rencontre. "Robocop" qui a dépassé la barre des 3000 points marqués sous le maillot du club de Pierre Fabre (3017 exactement) sera d'ailleurs d'une importance cruciale dans cette confrontation. Le CO marque en effet 53,8 % de ses points grâce à des coups de pied de pénalité. Pour gagner, il faudra un buteur à la hauteur. L'arrière castrais tourne à 82,9 % de réussite sur la saison contre 69,4% à son adversaire Bustos Moyano, en charge des tirs au but côté MHR.
Mais l'année dernière, l'Argentin avait dominé les débats, marquant tous les points de son équipe grâce à un 6/7 réussi. Le Français s'était lui écroulé sous un inhabituel 1/4. Depuis les phases finales 2010 et l'instauration des barrages, le vainqueur de ces matches au couteau est toujours celui qui possède le plus fort taux de réussite dans cet exercice, à une exception près. Le succès de Toulouse sur … Castres en 2010. Les protégés de Fabien Galthié devront prier pour que leur tireur d'élite soit dans sa meilleure forme, car son remplaçant habituel au but Benoît Paillaugue, blessé, ne sera pas de la fête. Au contraire, avec Bernard et Rory Kockott, remplaçant de Lacrampe à la mêlée, Laurent Labit peut dormir sur ses deux oreilles tant les deux ont été performants au relais de l'orfèvre Teulet.


Montpellier handicapé


Outre ce doute sur la fiabilité de son artilleur en chef, l'ancien numéro 9 de l'équipe de France connaît une pénurie au poste qu'il occupait à la grande époque de l'US Colomiers notamment. Julien Tomas, titulaire du poste s'est blessé, tout comme son suppléant Paillaugue. Les clés du camion seront donc confiées à Eric Escande, international des moins de 20 ans au talent certain mais à l'expérience bien faible, en témoigne ses dix apparitions seulement en Top 14. Champion de France Cadet puis Reichel, il devra porter le poids du finaliste de l'année dernière sur ses frêles épaules. Selon lui, "c'est un cadeau, mais oui, j'ai la pression".
La capacité de l'ouvreur international François Trinh-Duc ainsi que du capitaine Fulgence Ouedraogo à le décharger de certaines responsabilités s'avère cruciale. Surtout que le centre Geoffrey Doumeyrou manquera également à l'appel, suspendu pour plaquage dangereux. La ligne de ¾ languedocienne s'annonce bien dépeuplée même si l'arrière Amorosino ou le centre Combezou ainsi que la bombe Nagusa, meilleur marqueur d'essai de la saison régulière avec 11 réalisations seront à surveiller comme le lait sur le feu.

Une confrontation sous le signe de la revanche qui pourrait accoucher du nom du futur finaliste, comme lors des deux dernières saisons, où un des barragistes est toujours allé au stade de France. Montpellier connaît la recette, Castres ne cesse de la chercher.


FranceTV

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