vendredi 23 septembre 2011

Le CO va jouer en mémoire de Francis Rui

                               
                                     Le CO va jouer en mémoire de Francis Rui

A l'occasion du match face à Brive à Pierre-Antoine ce soir, le CO a décidé de rendre un hommage à Francis Rui, joueur emblématique castrais, décédé il y a 10 ans.

Ce soir avant que le coup d'envoi ne soit donné entre le CO et Brive à 20h, il est certain qu'une grande émotion parcourra, la grande famille du rugby castrais qui se masse à chaque occasion dans les travées de Pierre-Antoine. Le Castres olympique a en effet décidé de rendre hommage à Francis Rui, capitaine de l'équipe castraise championne de France en 1993, décédé brutalement il y a 10 ans quasiment jour pour jour dans un accident de voiture à l'âge de 42 ans. Au cœur de la tribune principale qui porte son nom, seront présents Christine, son épouse, ainsi qu'Alexandre et Mickaël, ses deux fils.

Il y a 10 ans, le jeudi 20 septembre 2001 au soir, Francis Rui regagnait Castres après l'entraînement qu'il dirigeait à Castelnaudary. La voiture conduite par l'un de ses joueurs a quitté la route avant de s'encastrer dans un platane. L'ouvreur emblématique du CO, qui a fait toute sa carrière au club de 1976 à 1996, est décédé dans la nuit des suites de ses blessures.

Laurent Labit, l'entraîneur du CO qui a joué avec Francis Rui, témoigne avec beaucoup de tendresse dans la voix : « J'ai appris l'accident le soir même. Cela s'est passé à l'entrée de ma ville de Revel. J'étais chez moi tranquillement ce jeudi soir de triste mémoire. On m'a appelé en m'informant de l'accident. On m'a dit qu'il y avait Francis impliqué et la très mauvaise nouvelle est tombée très rapidement. J'étais sous le choc. Avec Francis on a joué 10 ans ensemble, il m'avait si bien accueilli au CO, encadré aussi. J'arrivais de Revel, je jouais au même poste que lui, arrière et à l'ouverture, j'étais aussi buteur. Le buteur au CO, c'était Francis, il m'a pris sous son aile et m'a laissé le tir au but. J'avais des rapports vraiment privilégiés avec lui, quand il est décédé, c'était comme un membre de ma famille qui disparaissait ».

Toute une ville en deuil

À Castres, le vendredi la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre plongeant tout le monde du rugby dans la stupéfaction et une vive émotion. Romain Teulet jeune joueur au CO à l'époque se souvient : « Je me trouvais à Pierre-Antoine lorsqu'on nous a appris que Francis Rui était décédé. Dans les vestiaires, il y avait Alain Gaillard, l'entraîneur, Jacques Cauquil le directeur sportif et Alain Boyer le soigneur. On arrivait pour faire l'entraînement de mise en place. En même temps il y a eu l'explosion d'AZF à Toulouse, mais on pensait à Francis. Tout le club était très affecté avec tout ce que représentait Francis à Castres, tout ce qu'il avait fait, tout ce qu'il avait donné. On devait jouer contre Bourgoin, jusqu'au dernier moment on ne savait pas s'il fallait annuler ou jouer ce match. On a joué dans une situation particulièrement compliquée, c'était vraiment très difficile pour tout le monde ». Ce soir-là, Castres a perdu face aux Berjalliens, mais c'était peu à côté de la disparition de Francis Rui. « Francis, c'est l'un des hommes clé de l'histoire du club, témoigne avec émotion Pierre-Yves Revol, le président de la Ligue nationale de rugby (LNR), qui a été son président et qui évoque les « qualités humaines et sportives » du joueur. « Il a marqué plusieurs décennies. Il était le symbole d'une fidélité au club. Malgré de nombreuses sollicitations, il est resté pour maintenir le club à flot pendant des périodes de vaches maigres. Et il a été récompensé par le titre de 1993 » ajoute-t-il rappelant aussi sa proximité avec les laboratoires Pierre Fabre pour qui il travaillait.

Aujourd'hui au moment de saluer sa mémoire, beaucoup d'images traverseront les esprits. Celles d'un homme d'une immense courtoisie, d'un joueur d'exception. On le reverra brandir le bouclier au Parc des Princes, où son action sur l'essai vainqueur de Gary Whetton fut déterminante. On se souviendra de lui, avec son incontournable cuissard bleu dépassant du short blanc, les deux mains posées sur les genoux, attendant la passe de l'inséparable Frédo Séguier pour claquer un drop. Le 24 septembre 2001, une immense foule était réunie à la Cathédrale Saint-Benoît, les Castrais mais aussi la grande famille du rugby français pour accompagner Francis Rui. 10 ans après Castres pense à lui et à sa famille qu'il a quittée bien trop tôt.


Un peu de sang frais

Vigilance. C'est le maître mot des entraîneurs avant la réception de Brive, « une équipe dangereuse à l'extérieur qui a été capable de gagner à Montpellier et de prendre un point de bonus à Perpignan », lâche Laurent Travers, le coach des avants castrais qui n'a pas l'intention de faire du sentimentalisme face au club avec lequel il a été champion d'Europe. « Il y a eu pas mal d'étape depuis, Montferrand, puis Montauban et maintenant mon cœur est à Castres, affirme-t-il. Et puis ce n'est pas moi qui joue ce sont les joueurs qui sont sur le terrain ». Et s'il est content de retrouver quelques joueurs de retour de blessures comme Forestier ou Albouy pour donner un peu d'oxygène à ceux qui enchaînent les matchs depuis le début de saison, il croise les doigts pour qu'il n'y ait pas de bobos ce soir.


L'équipe : Teulet ; Lakafia, Bonnefond, Cabannes, Andreu ; (o) Tales ; (m) Albouy ; Masoe (cap.), Caballero, Malonga ; Murray, Rolland ; Wihongi, Bonello, Forestier.

Remplaçants : Rallier, Coetze, Capo-Ortega, Bornamn, Kockott, Bernard, Denos, Kruger.



La Dépêche vous offre des places

Les 10 premiers lecteurs à se présenter aujourd'hui à partir de 9h à l'agence de La Dépêche du Midi à Castres, 4 quai Miredames, munis du journal du jour, se verront remettre une place par personne pour assister au match de ce soir entre le CO et Brive à 20h au stade Pierre-Antoine.



La Depeche

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