Confirmer à tout prix

A l'image de son ailier Marc Andreu, le CO a conquis un nouveau statut. Il faut maintenant confirmer

Sensation de la saison passée, le Castres Olympique doit confirmer ses bons résultats. Mais l'effet surprise ne jouera plus en sa faveur et il faudra compter avec la Coupe d'Europe.

Castres en tête du Top 14, cela fut souvent la sensation de la saison dernière. Nombreux étaient ceux qui guettaient le faux pas et en furent pour leur compte. Le CO a pratiquement passé la saison au chaud, sur le podium. Une réussite que l'on peut facilement attribuer au duo de Laurent venus de Montauban. Laurent Travers et Laurent Labit sont arrivés à Castres avec certains cadres Montalbanais, mais surtout avec des certitudes sur le potentiel castrais. Des certitudes qu'ils n'ont pas tardé à faire éclater au grand jour. Car jusqu'aux barrages, le parcours du CO aura été exemplaire. Mais cette équipe encore jeune manquait de recul dans les matches couperets. Cette année devra être celle de la confirmation.
Plus d'effet surprise

Un des premiers défis du Castres Olympique sera de traverser la saison 2010-2011 sans bénéficier de l'effet de surprise qui avait été son allié l'an passé. «Nous nous préparons à être attendus, c'est certain. Cette fois, on ne pourra parler d'effet surprise en ce qui nous concerne. Mais c'est aussi un signe de reconnaissance que d'être attendu. Ce sera compliqué, mais pas plus que pour d'autres équipes qui nourrissent les mêmes ambitions que nous», éclaire Laurent Labit.
En avance sur la feuille de route
En arrivant à Castres, les deux Laurent avaient un plan sur trois ans. Force est de constater qu'ils ont pris de l'avance sur la feuille de route. Pour preuve la participation du CO à la Coupe d'Europe. «La Coupe d'Europe, nous ne l'avions pas prévue si rapidement. Nous voulions surtout poser des bases et trouver une certaine stabilité. En fait, tout s'est un peu emballé car la mayonnaise a rapidement pris. Par rapport à nos plans, nous avons un an d'avance. mais nous ne galvauderons pas la Coupe d'Europe. Nous la jouerons à fond», affirme Labit.
Le coach précise cependant que cette nouvelle compétition ne bouleverse pas les habitudes du club durant la phase de reprise. «Cela ne change rien à notre préparation. En fait, il vaut bien mieux jouer la Coupe d'Europe que le Challenge Européen. On reste plus dans le rythme par rapport au Top 14, que se soit en terme d'intensité ou de rapidité. Alors qu'en Challenge, les matches sont très différents et la reprise du championnat peut être parfois compliquée. Nous sommes vraiment très satisfaits de disputer la Coupe d'Europe. Bien sûr, le risque de blessures est accru et cela peut compliquer les choses. Il faudra faire attention».
Apprendre...
La saison de Castres s'est achevée en queue de poisson avec une défaite face à Toulouse (12-35) lors d'un match de barrage où l'équipe était complètement passée à travers. Une douleur encore présente chez les Castrais, qu'ils comptent bien exploiter pour grandir encore un peu. «La frustration est encore présente, bien sûr. Sur ce match, nous n'avons pas montré notre vrai visage et c'est regrettable. Mais c'est un match à ne pas oublier, nous l'avons bien dit aux joueurs. Il faut s'en servir pour construire. Nous n'étions sûrement pas programmés pour rester si longtemps en tête du classement et nous n'avons pas su tenir jusqu'au bout. Nous manquions notamment d'expérience collective», analyse Laurent Labit.
... et grandir

Preuve que Castres se découvre un nouveau statut, le CO se délocalisera à Béziers dès la deuxième journée pour recevoir Toulouse. Labit encore. «Le CO doit faire comme les autres clubs et évoluer en structure professionnelle. Notre stade est petit et les conditions d'accueil ne sont pas les meilleures. Béziers n'est qu'à une heure de Castres et il ne faut pas manquer une occasion de faire une grosse recette. Les joueurs l'ont bien compris. Et puis c'est bien de jouer dans des stades plus grands. Au moment des phases finales, cela nous servira sûrement de connaître déjà ça». Un discours qui ressemble presque plus à celui d'un favori que celui d'un outsider. Mais entre confirmation ou déception, ce sera peut-être l'année de tous les dangers. - Bertrand LAGACHERIE
Les transferts
Arrivées : Seremiai Baï (Clermont), Benjamin Kayser (Stade Français), Jamel Fakir (Dragons, XIII), Jannie Bornman (Dax, Inigo (Bayonne), Martial (Narbonne), Peikrishvili (Agen), Scott Muray (Montauban)
Départs : Bourret (Dax), Michaux (Lyon), Bonnefond (Oyonnax), Rallier (Colomiers), Nell (Dax), Christophers